Les arts martiaux orientaux se sont très largement inspirés des animaux dans leur travail corporel, ainsi que dans leurs tactiques. De très nombreux arts de combat chinois recourent à des mouvements ou des attitudes du tigre, de la grue, du singe, du dragon, du serpent, etc. Certains styles font même appel à des animaux dont on imagine assez difficilement les qualités combatives (hirondelle, tortue, lézard d’eau, poule !..). En fait, il ne s’agit pas d’imiter ces bêtes dans leur façon de combattre, mais bien de s’approprier une ou plusieurs de leurs qualités intrinsèques. Il serait vain par exemple de chercher à voler comme une hirondelle… En revanche la qualité son vol (calme ponctué de vives accélérations au ras du sol), ou la façon très particulière dont cet oiseau utilise ses ailes (comme si elles étaient en extension permanente), peut susciter un travail intéressant de mobilité et de transmission d’une onde de choc à travers un bras déjà tendu, sans mouvement de réarmement. Le tigre, hormis ses griffes et ses crocs, possède d’autres caractéristiques plus accessibles à l’être humain ; par exemple la façon dont ce félin lacère ses proies en transmettant tout le poids de son corps à ses griffes, par l’intermédiaire de ses omoplates. Le serpent est certainement la représentation la plus évidente de la force dans la souplesse, la puissance est obtenue par une implication totale du corps dans chacun de ses mouvements, etc.