Originaire de la province méridionale du Hokkien (Fujian) où “Shaolin” se prononce “Sao-Lim”, le nom ” Hood Khar Paï ” (HKP) signifie ” branche bouddhiste “. Comme dans la plupart des styles du sud de la Chine, les jambes sont fortement fléchies et solidement enracinées dans le sol. En revanche, chose plus rare, les techniques de bras sont fluides et leur puissance est engendrée par le corps tout entier.
La tactique du Sao-Lim Hood Khar Paï (HKP) est basée sur une distance de combat très rapprochée. Elle privilégie la contre-attaque par rapport à l’esquive et recherche une puissance maximale dans chaque technique.
Le Sao-Lim HKP est transmis de génération en génération principalement via des enchaînements de mouvements codifiés appelés « taos ». Ces enchaînements sont les outils majeurs de formation de ce système. Ils sont une série de « moules » dans lesquels l’élève doit se couler jusqu’à en connaître les moindres interstices et en adopter précisément les contours. Par ce travail, l’élève abaisse progressivement son centre de gravité, renforce ses jambes, s’assouplit, développe sa coordination, sa puissance, sa concentration et absorbe les techniques de base du système.
Outre cette fonction formatrice initiale, les taos renferment un savoir combatif crypté qui est dévoilé à l’élève au fur et à mesure de sa progression.
Le travail avec partenaire est une pièce maîtresse dans l’étude du Sao-Lim HKP. Les techniques y sont d’abord appliquées dans un cadre idéalisé où l’élève peut travailler en toute confiance ; puis progressivement les garde-fous sont démantelés et la pression augmente en fonction des progrès. Peu à peu, le pratiquant prend conscience des principes fondamentaux qui régissent les techniques, et peut ainsi les adapter aux situations inattendues qu’il rencontre. Ce travail, une fois bien intégré, conduit l’individu à plus de discernement, et, par l’expérimentation, l’incite à traverser le voile des apparences.
Les endurcissements anatomiques, sans tenir une place prépondérante dans le système, n’en demeurent pas moins un élément incontournable dans le travail de base du Sao-Lim HKP. L’interception des attaques s’effectuant dans un premier temps par de puissants blocages perpendiculaires, le débutant réalise rapidement la nécessité de renforcer ses avant-bras. Mais par la suite ce travail débouche sur un usage plus optimal de l’énergie du timing et des trajectoires ; dès lors les endurcissements ne représentent plus un grand intérêt et le temps qui leur était imparti est plus utilement investi dans des exercices plus évolués.
Enfin, la méditation Ch’an (Zen) fait partie intégrante de l’entraînement au Sao-Lim HKP. Il faut en effet garder à l’esprit que ce style à été élaboré par plusieurs générations de moines bouddhistes qui consacraient quotidiennement plusieurs heures à la méditation. Cette pratique leur procurait un état d’esprit sur lequel s’appuie fortement le système combatif et pédagogique du Sao-Lim HKP. Selon maître P’ng Chye Khim, l’apport de la méditation et du travail sur soi inclus dans la pratique, dominent à terme largement dans l’art de combat les questions de vigueur ou d’habileté physique.