La forme dite des « 108 postures » (ou longue forme) enchaîne des mouvements lents et amples pendant environ 20 minutes. Elle fait travailler intensivement les principes de base en les présentant dans toutes sortes de variantes. C’est l’outil essentiel que doit acquérir l’élève pour s’entraîner de façon autonome. Comme dans bien d’autres systèmes de combat, cette forme n’est pas la représentation mimée d’un combat imaginaire. Il s’agirait plutôt d’un moule destiné à former le pratiquant. A ce titre il ne faut pas confondre le moule et le moulage, la forme n’est pas un catalogue de techniques de combat mais un outil de conditionnement permettant ultérieurement au pratiquant de mettre en œuvre des techniques de combat dont seuls les principes sont perceptibles dans la forme des « 108 postures ». Comme il est dit dans un classique du Taï-Chi « du grand naît le petit, du bas le haut, du lent le rapide ». Ainsi la lenteur à laquelle est pratiquée la forme a pour but de favoriser la détente, qui à son tour favorisera la rapidité…Pour autant que le moment venu, celle-ci soit aussi entraînée. Il faut encore ajouter que la pratique de la longue forme est un apprentissage qui ne repose pas sur les principes rationnels mis en oeuvre (avec succès) en occident. Il n’est guère possible de quantifier et encore moins de garantir la progression (à partir du combientième de grain de sable peut-on dire qu’il y a un tas ?). Elle est tributaire du talent de chacun, de ses objectifs, de son assiduité, et par dessus tout, de sa vie en général. Une personne cherchant dans le Taï-Chi une échappatoire à sa vie stressante s’apercevra bien vite que le stress est un facteur global qui conditionne l’ensemble de sa vie (Taïchi y compris) – si il y a progrès dans son Taïchi il y a progrès dans sa vie et vice-versa.