Le Tai-Chi Chuan (« Taiji Quan » selon la translation officielle de Chine populaire) est un art de combat chinois proche des principes philosophiques du taoïsme de non-opposition et d’utilisation optimale des forces naturelles. Il peut être traduit en français par « Boxe du Faîte Suprême ». « Céder devant la dureté, rentrer dans la faiblesse » ou encore « contrôler 1000 livres avec quatre onces » sont des leitmotivs de cet art.
L’entraînement au Tai-Chi Chuan est également réputé pour ses effets bénéfiques sur la santé tant physique que mentale. A tel point d’ailleurs qu’aujourd’hui le Taïchi n’est bien souvent considéré que comme une gymnastique de longévité et ses principes combatifs sont délaissés.
Les enchaînements du Tai-Chi Chuan sollicitent le corps tout entier et accroissent ainsi la mobilité de l’ensemble des articulations. Ce surcroît de mobilité confère plus stabilité dans les déplacements, de fluidité et de liberté dans les mouvements. La lenteur à laquelle s’effectuent les enchaînements est propice au développement de la proprioception et de la concentration. Ce travail se prolonge ensuite dans la respiration, la prise de conscience du TanTian (centre de gravité et siège de l’énergie interne selon les Chinois) et la perception du Ch’i (énergie interne). Le Tai-Chi Chuan est catalogué dans les arts de combat « internes » au sens où c’est en travaillant consciemment sa posture intérieure (physique et mentale) que le pratiquant améliore sa posture extérieure.
Aujourd’hui le terme Tai-Chi désigne des démarches nombreuses et variées, certaines n’ayant plus grand rapport avec l’objectif initial du Tai-Chi qui était l’autodéfense. Cependant, elles répondent – souvent très bien – à des besoins tels que la santé, le loisir, le bien-être, la socialisation etc. La question n’est donc pas de savoir si telle ou telle méthode de Tai-Chi est « juste » ou « fausse » mais plutôt de savoir à quelles fins elle tend.
Une personne intéressée par une activité purement récréative, calme, et ne nécessitant que peu d’engagement physique pourra s’épanouir pleinement dans un cours de Tai-Chi proposant uniquement une pratique de relaxation, qui en revanche pourra ennuyer une autre personne à la recherche d’une pratique plus combative…
A l’inverse, un cours de Tai-Chi Chuan plus combatif pourra choquer certains visiteurs par les courbatures qu’il leur infligera. Cependant, quel que soit l’objectif visé, une méthode basée sur le Tai-Chi devrait au moins se référer aux principes fondamentaux de cette voie – séparation et alternance du yin et du Yang, non-opposition, transformation des états, fluidité, écoute, etc.
Le pictogramme du Taï-Chi est inspiré de « Taiji » (communément appelé « Yin-Yang » en occident) et qui donne son nom à cet art de combat. Toutefois, à l’instar des figures fractales, il se répète à l’intérieur de lui-même, tout comme chaque mouvement du Taï-Chi est constitué d’une chaîne de petits mouvements « internes » qui le nourrissent. Ce pictogramme symbolise également le déferlement de la vague, à la fois fluide et puissant.
Tous les textes de ce site ont été écrits par Dominique Falquet (sauf indication contraire), ils ne reflètent donc que sa modeste compréhension du Taï-Chi Chuan et n’engagent que lui.