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Ch’an (Zen) et arts de combat

Il est très improbable que – comme le prétend la tradition – ce soit Bodhidharma lui-même (moine bouddhiste venu d’Inde, premier patriarche du Ch’an en Chine) qui ait introduit les arts de combat au monastère de Shaolin. Il n’est en revanche pas étonnant que Ch’an et arts de combat aient été associés par des pratiquants issus d’une discipline ou de l’autre. Ces deux voies accordant la même place prépondérante à la recherche d’une concentration absolue, d’un état où l’esprit est sans forme, totalement disponible. Sur ces deux chemins, seul celui qui accepte la Mort peut accéder à la Vie. En se débarrassant de l’obsession de son ego, « l’éveillé » prend pleinement conscience de son appartenance à l’univers, sa vie n’est plus limitée à son corps et la mort ne l’effraie plus car il est déjà mort en tant qu’individu et immortel en tant que partie de l’univers. Pratiqués dans la perspective de la connaissance de soi, les arts de combats peuvent devenir vecteur d’éveil et cohabiter sans contradiction avec des préceptes bouddhistes aussi fondamentaux que la non-violence et le respect de la vie.

Méditation

Les entraînements de Sao-Lim s’achèvent avec une courte séance de méditation Ch’an destinée au développement de la concentration. L’élève s’assied le dos droit et détendu, adopte une respiration abdominale et focalise toute son attention sur son expiration qui doit être aussi longue et régulière que possible ; il demeure totalement impassible dans sa posture. Cet exercice favorise le développement du calme et de la lucidité nécessaires pour réagir efficacement dans une situation d’urgence. Il fait partie intégrante de l’entraînement au Sao-Lim Hood Khar Pai et constitue un préalable indispensable au travail ultérieur de l’énergie interne (chi kung). Ces séances, loin d’être suffisantes, sont des incitations à une pratique individuelle régulière et plus poussée qui ne requière ni espace, ni matériel particulier. Conformément à l’approche Ch’an de l’apprentissage, c’est l’élève lui-même qui doit s’astreindre à un entraînement aussi fréquent et intensif que possible, et par ce biais développer la force de sa volonté ; c’est à lui de découvrir le sens profond de la tradition qui lui est transmise. La direction est indiquée mais lui seul peut marcher sur la voie du perfectionnement.